De plus en plus, le logo formé d’un « B » dans un rond, se retrouve sur le packaging de plusieurs de nos produits de consommation. Loin d’être une simple campagne marketing, ce petit insigne abrite un large mouvement donnant tout son sens au terme « responsable ». Qu’est-ce qui se cache derrière ce logo ? Pourquoi rejoindre cette communauté croissante, c’est parier sur l’avenir ? C’est ce que nous allons voir plus en détail, juste ici.
B Corp : du mouvement, à la certification … au cadre légal !

Le premier B lab a vu le jour aux Etats-Unis, au début des années 2000. Ses trois fondateurs y voyaient un double objectif.

Accroître le rayonnement des entreprises impactantes.

Instaurer un cadre permettant à ces dernières de prospérer tout en protégeant leurs valeurs et leurs standards.
Le B lab a alors travaillé sur un ensemble de critères de performance et exigences légales, devenus le B impact assessment. C’est l’évaluation à laquelle doivent se soumettre les entreprises pour intégrer la communauté des B Corp.
La communauté B Corp a amené la création d’un nouveau statut d’entreprise : les benefit corporation. Instaurant ainsi, un vrai cadre juridique protégeant les valeurs de l’entreprise tout en encourageant sa prospérité.
Devenir B Corp : le pari sur l’avenir et une redéfinition du succès en business

La certification B Corp est un label (au même titre que Fair Trade ou Agriculture biologique). La différence, c’est que B Corp donne un aperçu global de l’entreprise labellisée. Pas uniquement de son produit ou son service.
Pour être B Corp, l’entreprise doit répondre à plusieurs exigences sur différents aspects : une performance sociale et environnementale, être consciente et responsable de son impact envers l’ensemble de ses parties prenantes (employés, consommateurs, membres de la communauté) et être transparente vis-à-vis de tout ça.
Bref, devenir B Corp n’est pas donné à tout le monde. C’est un périple qui peut être long et fastidieux. Le fait que la certification soit générale, permet de distinguer une vraie « bonne » entreprise d’un simple « bon » marketing.

Seule une entreprise lucrative peut-être certifiée B Corp. Une association ou un organisme étatique ne peut pas prétendre au label, car par définition B Corp c’est la manière d’utiliser le business pour créer un impact global positif (et pas seulement dans le porte-monnaie).

Une portée internationale…
Plus ça va, plus B Corp prend de la place. Inventés aux États-Unis, les B lab n’ont pas tardé à s’internationaliser sur l’ensemble des continents. Aujourd’hui, il y a plus de 8000 entreprises labellisées dans 90 pays à travers le monde (dont 2000 aux États-Unis).
Et du côté des investisseurs…
De plus en plus d’investisseurs s’intéressent au mouvement et considèrent que les entreprises certifiées sont attractives. Selon eux, les entreprises qui généreront le meilleur retour sur investissement à l’avenir, seront celles qui créeront le plus de valeurs pour l’ensemble de leurs parties prenantes. Par exemple, des fonds d’investissement comme Sequoia Capital et Kleiner Perkins ont investi dans des B Corp.
Du côté des multinationales et des entreprises en bourse
De nombreux groupes, tels qu’Unilever, Danone, Coca-Cola, s’engagent également dans le mouvement en achetant des B Corp. Vraie conviction ou simple investissement d’intérêt, cela prouve quand même, que le label est pris au sérieux aux plus hauts niveaux d’affaires.
Par ailleurs, Danone va plus loin en s’engageant à ce que l’ensemble de ses entités soient labellisées d’ici à 2025. Un long processus, puisqu’il court depuis 2015 ! En devenant l’une des premières multinationales certifiées, Danone élève le mouvement B Corp à un tout autre niveau, au cœur du bizzz’.
L’émergence d’une « B Economy »
Au-delà des entreprises certifiées, la « B Economy » englobe la communauté B Corp, les entreprises benefit corporation (ou société à mission) mais également toutes les entreprises qui utilisent le B Impact Assessment pour mesurer leur empreinte. On peut aussi y inclure, le nombre grandissant d’investisseurs qui financent des B Corp et les fonds d’investissement qui se spécialisent dans les sociétés à impact. Les chercheurs et enseignants du mouvement B Corp et les millions de consommateurs participent aussi au rayonnement et à l’expansion du label.
Bref, tout ça contribue à la création d’une économie globale plus durable et responsable.

Et si TotalEnergies voulait devenir B Corp ?
Les entreprises du secteur des hydrocarbures ne peuvent pas prétendre à la certification B Corp. En effet, leur activité va fondamentalement à l’encontre des exigences environnementales.
Le B Impact Assessment
Qui dit certification, dit évaluation. Comme on l’a vu plus haut, le B Impact Assessment (BIA) est l’évaluation écrite à laquelle doivent se soumettre les entreprises. Le BIA est un questionnaire dynamique de 200 à 250 questions. C’est-à-dire que le questionnaire varie, afin de s’adapter aux entreprises de toutes tailles, venant de tous secteurs. Pour avoir une chance d’être certifié, il faut obtenir un minimum de 80 points à l’issue du questionnaire.
D’une TPE à une multinationale, du secteur primaire au secteur tertiaire.

Depuis cette année, s’ajoute une nouvelle condition pour l’obtention de la certification. En plus des 80 points requis, les entreprises doivent présenter des résultats minimums pour neuf domaines d’impact précis : Objectif et gouvernance partenariale, Droits de la personne, Action climatique, Salaires équitables, Gérance de l’environnement et circularité, Culture du lieu de travail, Affaires gouvernementales et action collective, Justice, équité, diversité et inclusion, Domaines d’impact complémentaires.
Le BIA est une liste d’actions concrètes et mesurables. Plus l’entreprise est capable de s’en prévaloir, plus elle gagne de points.
Les domaines évalués
Le BIA, comporte 5 sections d’évaluation pour mesurer l’impact d’une entreprise sur :

Ses employés

La communauté

L’environnement

Sa clientèle

Sa gouvernance
Quelques exemples d'actions concrètes

Ses employés
Proposition d’un plan d’actionnariat pour les salariés
Offre d’emploi aux personnes souffrant d’obstacle chronique à l’insertion professionnelle
Offre d’un plan d’épargne retraite
Offre de programmes et de services financiers pour améliorer la stabilité financière (prêts à faible taux d’intérêts, outil de gestion financière, contribution à la gestion de dettes)
Possibilité de formations professionnelles

La communauté
Offre d’emploi énonçant l’engagement de l’entreprise en matière de diversité, équité et inclusion
Nombre de managers s’identifiant comme une femme
Mise en place de programmes pour promouvoir la diversité au sein des fournisseurs
Choix d’un service bancaire à fort impact (B Corp, banque coopérative …)
Proposition de produits ou services à prix réduit pour des groupes défavorisés

L’environnement
Contrôle et réduction de ses émissions de gaz
Utilisation d’une énergie renouvelable à faible impact
Inciter les employés à utiliser des modes de transport alternatifs à faible impact pour se rendre au travail
Évaluer le cycle de vie de ses produits
Suivi et gestion de l’utilisation d’eau `

Sa clientèle
Offre de garanties ou de politiques de protection pour le consommateur
Contrôle de la satisfaction client
Mécanismes formels de contrôle qualité
Gestion de la confidentialité et de la sécurité des données clients

Sa gouvernance
Former ses employés à sa mission sociale et / ou environnementale
Associer les performances sociales et environnementales à l’obtention de primes ou récompenses
Mise en place de KPI (indicateurs de performance) pour la mesure d’objectifs sociaux et environnementaux
Mise en place de contrôles financiers internes
Transparence de la performance financière

Le BIA est en accès libre et gratuit sur internet. Donc, même si on ne veut pas obtenir la certification, l’outil est très utile pour mesurer son impact social et environnemental. Une fois qu’on a répondu aux questions, on a accès à un rapport d’évaluation, un guide de bonnes pratiques, et des analyses comparatives.
Maintenant, si on veut vraiment faire partie de la commu’ B Corp, il ne suffit pas juste de remplir les conditions du BIA. Le B Lab procédera, par la suite, à une vérification de la véracité des allégations et décidera ou non de délivrer la certification. Une fois la certification obtenue, des frais annuels, plus ou moins élevés, s’appliquent en fonction du chiffre d’affaires de l’entreprise.
Évidemment, la certification n’est pas à vie. Tous les trois ans, elle doit être renouvelée. Une nouvelle évaluation aux objectifs plus poussés doit être passée. Le but étant de viser toujours plus d’impact positif sans rester sur ses acquis.
Bref !
Le mouvement B Corp est en constante évolution. Utopique, l’objectif est que la B Economy devienne la norme. Alors, oui, le B Lab a encore du pain sur la planche. Toujours est-il, qu’il se fait de plus en plus de place dans le game. Une portée internationale, un intérêt des multinationales, un cadre légal, l’enseignement des b corporations dans les universités…
B Corp a le vent en poupe. Mais si ce n’est pas suffisant, j’ai d’autres arguments pour te convaincre de rejoindre la communauté !
Déjà, rejoindre la communauté, ce n’est pas anodin. C’est rejoindre une communauté internationale partageant des valeurs fondamentales. Un melting pot stimulant de positivité, collaboration et d’innovation. La compétition a changé de camp. Ici, on ne parle plus chiffres, mais d’actions et de mesures toujours plus innovantes qui améliorent l’impact.
« Il ne s’agit plus d’être le meilleur au monde, mais d’être le meilleur pour le monde »
Devenir B Corp, peut également être un atout pour décrocher les meilleurs talents. On le sait, la nouvelle génération n’est plus seulement en quête d’un équilibre vie pro, vie perso (qui n’est même pas toujours idéal). Les milléniaux sont en quêtes de sens. Ils veulent mettre leurs convictions au travail. Gagner de l’argent, tout en servant un objectif plus grand.
Présenter le logo B Corp a aussi un avantage marketing. La renommée de B Corp grandit et de plus en plus de consommateurs sont concernés par ce qu’ils achètent et à qui ils donnent leur argent. Pouvoir mettre en évidence le logo, permet de nouer un lien de confiance et de crédibilité avec les consommateurs. Ils savent que vous ne vendez pas juste un bon produit ou un bon service, vous êtes aussi une bonne entreprise. Fin du green et du socialwashing !

Bien sûr, il existe des consultants dans votre quête du logo B Corp. Comme on l’a dit, le chemin vers la certification peut être long et fastidieux. Se faire aider permet de gagner du temps, d’élaborer une stratégie sur mesure et durable puis de bénéficier d’une expertise concernant les spécificités du monde de l’impact.
Si tu es salarié et que tu cherches à mettre tes compétences au service d’une entreprise responsable, je t’invite à consulter B Local Québec (si tu es au Québec) ou la communauté des B Corp françaises (si tu es en France).